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Ait Ahmed n’a jamais menti aux Algériens

5 Décembre 2016 , Rédigé par Brahim TAZAGHART

Ait Ahmed n’a jamais menti aux Algériens

 

L’article de Nabila Amir dans El Watan d’hier est venu confirmer ce que j’ai toujours pensé. Cette affaire Ait Ahmed-Nezzar est un complot qui n'a pas encore dévoilée tous ses secrets. 

En effet, malgré les clarifications apportées par Rachid Halet, membre du présidium du FFS dans le journal Reporters du 02 novembre 2016 au sujet d’une ancienne déclaration faite au journal El Watan sur le sujet, la journaliste s’est permis de réconforter l’ex général Nezzar en écrivant : « la « rumeur » selon laquelle le pouvoir, à travers le général à la retraite Khaled Nezzar alors ministre de la Défense, « aurait » proposé au chef historique du FFS, Hocine Aït Ahmed, le poste de président du HCE en contrepartie de son approbation de l’arrêt du processus électoral. ».

Balayant d'un revers de main les déclarations faites par Ait Ahmed à la presse, et conforté par l’un de ses collaborateurs, le Dr Halet, la journaliste parle de « rumeur » ! 

Intervenant à deux semaines de la célébration du premier anniversaire de la mort de Hocine Ait Ahmed, la maladresse est choquante, à plus d'un titre.

A l’origine

Des années durant, M Hocine Ait Ahmed a affirmé avoir reçu une offre des décideurs pour prendre les destinés du pays après l’arrêt du processus électoral. Il a déclaré à maintes reprises sur les plateaux télé et dans les journaux qu’il avait récusé cette offre par respect à ses principes, et qu’il avait refusé catégoriquement de cautionner le coup d’Etat que le pouvoir préparait contre la légitimité populaire.

Durant tout ce temps, ni l’ex général, ni aucun autre décideur ne s’est élevé pour lui apporter la contradiction. Pis, Ali Haroun, membre du HCE, avait confirmé ses déclarations.

Une mort victorieuse

Il y a des morts heureuses, des morts victorieuses, des morts glorieuses comme celles des martyres de la liberté. La mort d’Ait Ahmed était un moment politique exceptionnel dans la vie de la nation algérienne ; une nation en crise, agressée dans ses fondements.

La mort de Si Lhocine le 23 décembre 2015, a convoquée la vie, a refondé l’unité et a ressuscité l’espoir.

L’espace de quelques jours, les algériennes et les algériens ont retrouvé leur cohésion, leur fierté, leur quiétude d’un peuple uni, tendant résolument vers le progrès. 

En effet, dans le ciel gris d’un pays en crise, son âme a planée comme un ange, apportant sérénité et espérance dans les esprits. Et comme un seul homme, le peuple a rendu hommage à l’artisan de la lutte armée, à l’opposant intransigeant qui, sa vie durant, a porté le pays dans son cœur.

« Nous l’avions pas compris à temps, pas soutenu … ! » semblaient se dirent les millions d’algériennes et d’algériens qui étaient à son enterrement, sur place, ou derrière leur écran télé.

Des décideurs déstabilisés

Ébranlé par l’extraordinaire élan de sympathie du peuple algérien envers son leader, l’ex général est sorti de son silence pour affirmer que le pouvoir n’a jamais proposé le poste de président à Hocine Ait Ahmed !

Pour lui et son cabinet conseille, - on pense souvent que Nezzar agit en solo – l’objectif était de casser le consensus qui s’est construit autour de Hocine Ait Ahmed, de son parcours, de son combat et de ses principes.

Pour lui et d’autres de ses paires qui ont boudé magistralement la veillé et l’enterrement du dernier des chefs historiques, il fallait agir vite avant que le consensus « Ait Ahmed » ne se transforme en mouvement pour le salut national.

Au sein de l'équipe de l'ex général, en artisans du complot et l’intrigue, la décision a été prise que l’opération à mettre en place ne devait pas se limiter à contredire Ait Ahmed et à le démentir ; mais elle doit aller au-delà pour atteindre son parti, le déstabiliser et l’affaiblir à terme.

Poursuivant cet objectif, le choix était arrêté de parler de l'une des rencontres qui a réunie l'ex général et Hocine Ait Ahmed, et à laquelle avaient pris part Rachid Halet et Madjid Ben Cheikh, et de focaliser l’attention sur elle.

Un choix étudié pour une véritable opération de conditionnement comme savent bien le faire les décideurs d'ici et d'ailleurs.

L’occulte et le transparent

Tout le monde sait que le régime algérien a le culte du secret, qu’il n’avait jamais réglé ses problèmes dans la transparence, publiquement. C’est toujours dans les caves et derrière les portes blindés que les vraies décisions sont prises, depuis d’indépendance. Que dire alors du choix de celui qui va occuper le poste du président de l’Etat, en plein crise institutionnelle !

Dans les grandes démocraties, le choix d’un responsable de ce niveau est toujours précédé par un travail d’approches, par des longues tractations et des négociations interminables.

A cet effet, peut-on imaginer un instant une réunion entre deux délégations, celle du pouvoir et celle du FFS aborder la question de la présidence d’une instance qui n’avait pas encore réunie le consensus entre les décideurs ?

« Le général Nezzar a parlé d’un processus politique global qui aller suivre le coup d’Etat de 1992 et a proposé à Si l’Hocine une place et un rôle de premier plan » a affirmé Rachid Halet au journal Reporters du 02 novembre 2016. En déduisant, plus loin, qu'elle ne pouvait être que celle du président.

Un choix précis

En choisissant avec précision de parler de cette rencontre, spécialement, le cabinet de l’ex général avait un objectif défini : « Ramener l’un des participants à dire que la proposition n’a pas été faite d’une manière précise, ce jour-là. »

Ce qui est vrai par ailleurs ! Ait Ahmed n’a jamais parlé de cette rencontre qui n’était qu'un moment d’échange et de concertation dans une situation de crise igue.

C’est dans d’autres lieux que la proposition lui a été faite, discutée, et qu’en homme intransigeant, il l’a refusé dans le fond et dans la forme. 

Piège

Disposant des profils des dirigeants du FFS, essentiellement ses anciens, le cabinet était certain que, tenus par le devoir de vérité, ils allaient raconter la rencontre telle qu’elle s’est tenue, et pas autrement.

Militants infatigables de l'Etat de droit, ils ne pouvaient tricher avec l'histoire, d'autant plus que leur leader n'avait nullement besoin. L'enseignement qu'il leurs a inculqué est de dire la vérité, de se comporter en nobles, dans toutes les situations, surtout lorsqu'il s'agit de la mémoire du peuple et de son passé.

Ainsi, lorsque Nadjia Bouricha, du journal El Watan, s’est rapprochée du Dr Halet, membre du présidium du FFS pour l’interroger sur cette rencontre dont avait parlé l’ex général, elle n’avait certainement pas conscience de l’usage qui sera fait ultérieurement.

En effet, Halet aurait beau continuer son témoignage en disant que l'ex général n’avait pas contredit Ait Ahmed de son vivant, le but était atteint, car des relais étaient déjà là, en place, dont la mission est de créer un mal entendu, de l’amplifiant par la suite, à dessin.

Vérité

En plus des déclarations de Hocine Ait Ahmed, du silence de l'ex général du vivant de Si Lhocine ; du témoignage de Ali Haroun ; des témoins, le tenant du concerné lui-même, affirment que l’officier des services, feu Athmane Bahloul dit Rachid, a approché Ait Ahmed sur demande des militaires pour le sonder sur la question.

Dans son témoignage à El Watan, Mouloud Lounaouci avait affirmé avoir rencontré Ait Ahmed, pour lui transmettre le message que des décideurs allaient l’approcher pour piloter l’Etat en crise.

D’autres témoignages, les uns aussi crédibles que les autres, démentent les déclarations de l’ex général.

Comme l’a déclaré Rachid Halet au journal Reporters : « Ait Ahmed n’a jamais menti aux Algériens », contrairement aux décideurs !

 

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